No. 11 - Kimwa-Tranquillitee. Matamba, Kananga, Fevrier 2021. Tranquillité après l'effort, une reprise des activités après la tourmente des milices. Dans la région du Kasaï, la guerre et les troubles causés par les milices Kamwina Nsapu ont laissé des cicatrices profondes, tant sur le plan humain que sur celui des infrastructures. Après cette période de violence, de nombreuses personnes reprennent lentement leurs activités quotidiennes, mais souvent avec des moyens de transport rudimentaires. Après un long trajet, poussant sa marchandise sur plusieurs kilomètres à vélo, il s’arrête enfin, posant son vélo contre une clôture de feuilles pour savourer un instant de répit. Ce moment de calme, bien que fugace, est précieux dans un environnement où l’effort physique est une composante incontournable du quotidien. Dans le Kasaï, où les infrastructures sont limitées et où l’accès aux routes est souvent difficile, le vélo est un moyen de transport crucial. Malgré la richesse naturelle de la région, la population reste confrontée à des conditions de vie précaires. Les habitants transportent à vélo des produits de première nécessité, tels que des denrées alimentaires, des matériaux de construction ou des objets essentiels, parcourant de longues distances entre les villages. La plupart du temps, ces trajets sont effectués dans des conditions éprouvantes, à travers des routes parfois impraticables, ce qui impose un rythme de travail harassant, tout en laissant peu d’alternatives. Malgré ce quotidien difficile, ces moments de tranquillité, où le travail s'arrête brièvement, sont essentiels. Ces pauses permettent de retrouver l'équilibre et de se ressourcer avant de repartir. Le silence et la fraîcheur du paysage, même fugaces, offrent une forme de guérison, tant physique que mentale. La vie reprend peu à peu son cours, mais ces instants de calme rappellent la résilience des habitants du Kasaï. Ces personnes, qui ont survécu aux turbulences de la guerre, trouvent dans la reprise de leurs activités quotidiennes une forme de reconstruction. Le vélo, symbole de leur résilience, devient ainsi bien plus qu'un simple moyen de transport : il est le lien entre les villages, un pont vers la normalité, un outil essentiel pour reconstruire une vie après les violences passées.